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 «J'ai tout inventé pour renverser Saddam Hussein»

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MessageSujet: «J'ai tout inventé pour renverser Saddam Hussein»    «J'ai tout inventé pour renverser Saddam Hussein»  I_icon_minitimeMer 16 Fév - 14:41

publié le 16 février 2011 à 15:17
«J'ai tout inventé pour renverser Saddam Hussein»  Ly6c9nryz1

J'ai eu la chance de fabriquer quelque chose pour renverser le régime», a déclaré Rafid Ahmed Alwan al-Janabi au journal britannique The Guardian. L'homme s'était présenté au renseignement allemand comme l'ancien directeur du programme d'armes biologiques à l'usine de Djerf al-Nadaf.
L'ingénieur chimiste irakien, dont le témoignage sur l'existence d'armes bactériologiques a joué un rôle crucial dans le déclenchement de la seconde guerre d'Irak, reconnaît enfin avoir menti.

Son témoignage était au cœur des justifications américaines pour envahir l'Irak en 2003. Le dissident irakien, à l'origine des informations sur l'existence d'armes bactériologiques, confie pour la première fois au Guardian mercredi avoir tout inventé pour renverser Saddam Hussein. Rafid Ahmed Alwan al-Janabi avait jusqu'ici maintenu ses révélations, même si les enquêtes de plusieurs services secrets, relayées par la presse, les avaient déclarées sans fondement. L'ingénieur chimiste fuit l'Irak en 1999 et se réfugie en Allemagne. Il est approché en 2000 par les services secrets allemands, le BND. Rafid travaille dans une usine de semences sous contrôle de l'armée. Mais il prétend au BND que l'usine produit des armes bactériologiques et qu'il en est l'ancien directeur. Il assure que l'Irak possède des camions transportant des armes bactériologiques et que le pays construit des usines d'armement clandestines.

Le renseignement allemand cherche à vérifier ses informations et interroge le supérieur de Rafid, l'ancien chef de la Commission des industries militaires en Irak, en exil à Dubaï. Bassil Latif affirme qu'il n'y a en Irak ni camions ni usines secrètes. Rafid Ahmed Alwan al-Janabi, à qui l'Etat allemand a octroyé une allocation et un appartement, reconnaît avoir fabulé. Mais le BND continue à lui faire confiance et le recontacte en 2002. Selon Rafid, les services secrets font pression sur lui, lui disant que sa femme enceinte ne pourra entrer en Allemagne s'il ne donne pas plus de détails sur les armes de destruction massives de Saddam Hussein. Rafid obtempère, sans savoir que Berlin transmet ses aveux aux autorités américaines.


Rafid ne regrette rien et espère intéresser un éditeur

L'ingénieur, répondant au nom de code Curveball, découvre l'importance de son témoignage lors du discours de Colin Powell à l'ONU, en mars 2003. A sa surprise, le secrétaire d'Etat de l'époque le désigne sans révéler son nom comme sa source et invoque ses révélations pour justifier la future invasion américaine. Furieux, Rafid, qui ne voulait pas que ses aveux soient transmis à des pays étrangers, tance le BND, qui le met à l'isolation pendant 90 jours. Le BND est lui aussi «sous le choc». «Nous avions toujours dit à Washington que ce n'était pas prouvé, que Curveball n'avait jamais vu personne produire des armes biologiques», déplore un responsable en 2005 à la presse américaine. Malgré son rôle clé, Rafid n'a aucun remord. Il assure avoir agi pour libérer l'Irak du joug de la dictature. «Peut-être avais-je raison, peut-être avais-je tort», mais «il n'y avait pas d'autre moyen pour instaurer la liberté», affirme-t-il au Guardian. «J'avais l'opportunité unique de renverser le régime, je suis fier d'avoir donné au pays un peu de démocratie».

Des motifs nobles sur lesquels plane le doute. Selon la CIA, Rafid aurait monnayé ses confessions contre l'obtention de l'asile politique en Allemagne, ce que le dissident dément. Si Rafid, dont l'identité a été révélée au grand jour par CBS en 2007, parle aujourd'hui, c'est qu'il espère que son histoire intéressera un éditeur ou un réalisateur. L'ingénieur dit être en mauvaise posture depuis que les autorités allemandes lui ont retiré son appartement et son téléphone. Ses révélations ont été néanmoins été saluées par l'ancien responsable Europe de la CIA qui les a trouvées «fascinantes». «Je me sens mieux. Encore aujourd'hui, des gens croient que ses allégations avaient un fond de vérité».

source: le monde
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MessageSujet: Saddam Hussein, la der des batailles   «J'ai tout inventé pour renverser Saddam Hussein»  I_icon_minitimeVen 19 Aoû - 14:42

«J'ai tout inventé pour renverser Saddam Hussein»  760494formeriraqipresid



La guerre éclair de 2003 a sonné le glas du règne brutal du raïs irakien, au pouvoir depuis 1979. Mais, avant d'être pendu, en décembre 2006, le tyran déchu a fait de son procès une ultime tribune. Et s'est, jusqu'au moment fatal, montré pugnace, hautain et pathétique...

Un claquement sec. Le fracas métallique d'une trappe qui bascule. Un corps happé par le vide. La brusque tension de l'épaisse corde passée au cou du supplicié. Les cervicales qui cèdent. Et ce pantin disloqué aux yeux ouverts mais éteints, dont la tête, tuméfiée, a heurté le rebord du piège. Ce 30 décembre 2006, un peu après 6 heures, s'achève à Bagdad, au pied d'une potence et par un froid glacial, le parcours ici-bas du raïs irakien déchu Saddam Hussein Abd al-Majid, 69 ans, condamné à mort huit semaines plus tôt pour génocide et crimes contre l'humanité. Il réclamait le peloton d'exécution, moins infamant ; ce fut la pendaison.

Citation :


Un clap de fin au diapason du long film d'horreur dont le tyran sunnite fut le scénariste, le metteur en scène et l'acteur principal : brutal, féroce, sordide. Le décor ? Les sous-sols d'une caserne du renseignement militaire de l'ère baasiste, au coeur du quartier chiite de Kadhimiya. Peut-être ce meurtre rituel, aussi hâtif et chaotique que le fut le procès d'un despote au-delà de tout châtiment, assouvit-il le désir de vengeance de millions d'orphelins, de veuves, de parents éplorés et de rescapés. La justice, elle, reste à faire. A l'aube de l'Aïd al-Adha - la fête du sacrifice -, Saddam a plongé, pieds et poings liés et le Coran à la main, dans la béance d'un gibet dernier cri ; mais voilà que l'Irak tout entier, livré aux démons confessionnels et communautaires, semble pris de vertige. Le pays sunnite gémit et enrage ; les bastions chiites exultent.

Les derniers mots du réprouvé, perdu dans une ample vareuse, ses ultimes gestes, sa sérénité feinte, ne s'adressent pas à la quinzaine de témoins réunis dans cette cave. Jusqu'au bout, celui qui se prétend le descendant de Saladin et de l'empereur babylonien Nabuchodonosor se voudra le scribe de sa propre légende. Peu après l'énoncé du verdict, il a d'ailleurs rédigé une "Lettre au peuple irakien". "Je me sacrifie, écrit-il. Si Dieu le veut, il ordonnera de me placer auprès des martyrs et des vrais hommes." Suit un appel à ne pas "céder à la haine", et cette incantation : "Longue vie à l'Irak, à la Palestine, au djihad - la guerre sainte - et aux moudjahidin - les combattants. Peuple fidèle, je te fais mes adieux et je remets mon âme au Dieu miséricordieux."

"Je vous ai sauvés de l'imposture et de la misère"

Pour l'heure - la dernière -, Saddam refuse la cagoule que lui tend l'un de ses gardes-chiourmes masqués, avant de murmurer la chahada, invocation sacrée : "Il n'y a de Dieu que Dieu, et Mohamed est son prophète." Mais, avant cela, d'autres mots et d'autres cris ont retenti. Muet, le bref enregistrement diffusé par les services du Premier ministre, Nouri al-Maliki, n'en dévoile rien. En revanche, une vidéo pirate, tournée à l'aide d'un téléphone portable, révèle les anathèmes échangés jusqu'à l'instant fatal. Au bourreau qui scande le nom de Moqtada al-Sadr, leader chiite radical et héritier d'une dynastie décimée par le pouvoir baasiste, Saddam répond par l'ironie : "Quel Moqtada ?" "Tu as ruiné nos vies, tu nous as massacrés", éructe une autre voix. "Je vous ai sauvés de l'imposture et de la misère, réplique le raïs vaincu. J'ai détruit vos ennemis, les Perses et les Américains. J'ai fait de l'Irak un pays riche et puissant." Et, lorsqu'un contempteur anonyme le voue à l'enfer et à la damnation, l'ex-despote en sursis riposte ainsi : "Dieu vous damne tous !"

Ces images volées font écho, mais à front renversé, à un autre film, vieux d'un bon quart de siècle, en noir et blanc celui-là. On y voit, deux semaines après son accession au pouvoir, Saddam trôner à la tribune, un havane aux lèvres. Sous les yeux de milliers de cadres du Baas, le secrétaire général du Conseil de commandement de la révolution, organe suprême du parti unique, vient alors de livrer une confession publique : oui, il a pris part à un complot visant à placer le potentat de Damas, Hafez al-Assad, frère ennemi en baasisme, aux commandes d'une union syro-irakienne. Mais le spectacle commence à peine : voici que le félon égrène la liste des "conspirateurs" présents. A l'appel de son nom, chacun des proscrits quitte la salle, dûment escorté ; 22 d'entre eux seront fusillés en présence de Saddam. Lequel, admirateur de Staline, dont il dévora écrits et biographies à la faveur d'un séjour en prison, au milieu des années 1960, s'offre ainsi son premier procès de Moscou. Il y en aura d'autres.

Spoiler:

Le 30 décembre 2006, l'ex-président est pendu, à l'aube.

Citation :


Magistrats écartés, avocats assassinés...

Quand vient son tour de comparaître, l'homme qui chérissait tant les armes dégaine à l'envi la seule qui lui reste : le verbe. Tout comme le Serbe Slobodan Milosevic à La Haye, Saddam Hussein aura su, entre imprécations et mutisme hautain, faire du tribunal une tribune. Pugnace, sarcastique, théâtral, il s'engouffre dans toutes les failles d'une cour taillée sur mesure puis téléguidée par l'occupant américain, soucieux d'escamoter les compromissions passées de l'Occident envers l'allié d'hier. De fait, les juges - dont aucun sunnite - du Tribunal spécial, rebaptisé ensuite Haut Tribunal pénal, logé dans la Zone verte, citadelle ultra-sécurisée au coeur de Bagdad, se prêtent à une parodie de justice. On contraint à la démission un président, kurde, pour mansuétude excessive envers l'inculpé. Puis on révoque un magistrat, chiite quant à lui, coupable d'avoir contesté son statut de dictateur. Mais il y a pire : au fil des semaines, quatre avocats de l'ex-raïs ou de ses coïnculpés périssent assassinés. Restera le souvenir d'un procès expéditif, dont l'actuel Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, avait livré la clef, promettant la "liquidation rapide du despote criminel et de ses lieutenants". D'ailleurs, la cour ad hoc s'en tiendra à un épisode mineur de la sinistre épopée de l'ancien officier putschiste : l'exécution de 148 villageois chiites de Doujaïl, théâtre en 1982 d'une tentative d'attentat manquée au passage du convoi du raïs. On n'examinera ni l'opération "al-Anfal", fatale en 1987 et 1988 à près de 200 000 civils kurdes, ni même le gazage de la cité martyre d'Halabja, point d'orgue de cette abjecte campagne. Et pas davantage les massacres de chiites du Sud, en représailles au soulèvement avorté de 1991.

S'il se sait condamné d'avance, Saddam bataille pied à pied dans sa cage de verre. D'abord en soignant sa mise : amaigri, il comparaît vêtu d'une chemise immaculée et d'un costume sombre de bonne coupe, chaussé de mocassins de prix. Ensuite, en récusant sans relâche ce tribunal "illégal", peuplé de "laquais" aux ordres de l'envahisseur et de l'ennemi perse. Quand un magistrat invite "monsieur Saddam" à décliner identité et profession, la riposte fuse : "Qui êtes-vous et que me veut cette cour ?" Qu'il éructe ou qu'il écoute le récit de ses crimes en lissant sa barbe grisonnante, l'enfant de Tikrit mène le bal depuis son box, affichant au gré des incidents de séance le mépris que lui inspirent ses procureurs. En février 2006, un juge exaspéré pilonne le pupitre de son marteau. "C'est sur ta tête que tu devrais cogner !" lui lance le pendu en sursis.

Emprisonné, il soigne un prunier et écrit des poèmes

Qu'il paraît loin, à cet instant, le reclus hagard, hébété, hirsute, extirpé le 13 décembre 2003 par une escouade de marines du "trou à rat" aménagé dans une ferme voisine du fief natal de Tikrit, terminus d'une cavale de huit mois. Le Saladin moderne avait juré de mourir les armes à la main. Rodomontade : au moment de sa capture, il ne tendra même pas le bras vers le pistolet ou les deux kalachnikovs planqués dans son terrier. "Ne tirez pas ! implore-t-il. Je suis le raïs ! C'est moi Saddam Hussein !" Nul besoin, pour s'en convaincre, d'exploration de la chevelure ou de prélèvement de salive. Il n'empêche : l'ermite déboussolé se prête docilement, sous l'oeil d'une caméra, à ces examens humiliants

Le fugitif a été capturé, hirsute, le 13 décembre 2003.

«J'ai tout inventé pour renverser Saddam Hussein»  760481iraqussaddam



D'une prison l'autre. Incarcéré au Camp Cropper, près de l'aéroport de Bagdad, le tyran défait joue les détenus modèles. Il a droit, il est vrai, à un traitement de faveur : cellule individuelle de 4 mètres sur 3, lit pliant scellé dans le mur, douche et latrines. Vêtu d'ordinaire d'une dishdasha - version irakienne de la djellaba -, tongs aux pieds, le captif déambule à l'heure de la promenade entre les murs ocre, coiffés de barbelés, de la cour, prend soin d'un jeune prunier, nourrit les oiseaux et entretient son réduit avec un soin maniaque. Publiés dans deux tabloïds, quelques clichés, clandestins là encore, le montrent torse nu et en slip kangourou, occupé à laver son linge de corps. Levé à l'aube, le bagnard VIP consacre de longues heures à la lecture de classiques de la littérature arabe et à la rédaction de poèmes grandiloquents. Il lui arrive aussi de bavarder dans un anglais rudimentaire avec ses geôliers, membres de la garde nationale de Pennsylvanie. Tantôt il les invite à venir découvrir en sa compagnie, à l'heure d'un chimérique retour en grâce, les splendeurs de l'ancienne Mésopotamie ; tantôt il chante les louanges de Ronald Reagan ou de Bill Clinton pour mieux accabler les Bush père et fils. Pathétique ? Pas seulement. Tout, dans l'épilogue de la sanglante saga Saddam, laisse une tenace impression de malaise. Le tyran était indéfendable ; les modalités de sa liquidation l'ont été tout autant.

Citation :


Une inhumation éclair


Pendu à la hâte, enterré à la sauvette. Acheminé à l'arrière d'un pick-up jusqu'à son village natal d'Aouja, le défunt Saddam, fils de la tribu des Albou Nasser, sera inhumé le lendemain de l'exécution, avant le lever du soleil. Cohue et sanglots garantis : chacun veut alors toucher l'enfant du pays, drapé dans un linceul blanc, ou lui embrasser le front. Bientôt couvert de pierres, de terre et d'un drapeau irakien, le cadavre glisse lourdement dans la fosse creusée au milieu de la salle de cérémonie édifiée jadis sur ordre du raïs. Lequel repose depuis lors parmi les siens. Mué en cimetière familial, un jardin tout proche, que surplombe le mausolée maternel, abrite les dépouilles du beau-frère Barzan al-Tikriti, chef des renseignements du régime baasiste, et du cousin Taha Yassine Ramadan, ex-vice-président, exécutés l'un et l'autre en 2007. Mais aussi celles des deux fils du tyran : Oudaï, le flambeur sadique, et Qusaï, le prétorien, tués tous deux à Mossoul (nord) en juillet 2003, lors de l'assaut d'un commando américain. Leur hôte, un "ami" du père, les avait vendus à l'occupant pour 30 millions de dollars, assortis d'une exfiltration vers les Etats-Unis et d'une identité toute neuve

Citation :


Saddam Hussein al-Majid


28 avril 1937 Naissance à Aouja.

1957 Adhère au parti Baas clandestin.

1968 Participe au putsch fatal au général Aref.

16 juillet 1979 Accède à la présidence du pays ; s'arroge les leviers du parti et de l'Etat.

1980 Engage avec l'Iran une vaine guerre de huit ans (1 million de morts).

16 mars 1988 Gazage des Kurdes d'Halabja.

2 août 1990 Invasion du Koweït.

Février-mars 1991 Contraint de se retirer de l'émirat ; écrase les soulèvements kurde et chiite.

9 avril 2003 Chute de Bagdad.

13 décembre 2003 Capture par les Américains près de Tikrit.

http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-orient/saddam-hussein-la-der-des-batailles_1022240.html#xtor=AL-447
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MessageSujet: Re: «J'ai tout inventé pour renverser Saddam Hussein»    «J'ai tout inventé pour renverser Saddam Hussein»  I_icon_minitimeMer 11 Jan - 11:02

Saddam: le dragon qui ne sera jamais terrassé
«J'ai tout inventé pour renverser Saddam Hussein»  192910633


Citation :
Saddam Hussein, dictateur irakien entre 1979 et 2003, a été exécuté cinq ans auparavant, le 30 décembre 2006. Nous sommes en présence d’un cas rare, où l’homme avait pleinement mérité sa peine de mort, et plutôt plusieurs fois qu’une. Il méritait bien la potence pour avoir utilisé les armes chimiques contre les Kurdes, notamment contre la population civile kurde (de son propre pays), pour avoir mené des guerres d’agression contre deux de ses voisins et pour avoir ordonné de torturer ses adversaires politiques. L’actuel anniversaire est une excellente occasion pour essayer d'établir si le procès de Bagdad et l’exécution de Saddam Hussein ont réellement été équitables. Or, la réponse ne paraît pas évidente.

Après Saddam, le déluge

Ce qui paraît incontestable c’est que aussi mauvais dirigeant que fût Saddam (et il a été désastreux), la situation n’a fait que se dégrader après sa mort. Le fait est que pour améliorer la vie quotidienne d’un pays, la condition sine qua non est que ce pays existe. Evgueni Satanovski, président de l’Institut russe du Proche-Orient, a souvent fait remarquer au cours des derniers jours que l’Irak n’existe plus en tant que pays. Et il n’est pas le seul à le déclarer. Certes, Evgueni Satanovski est enclin à verser dans les extrêmes, mais voici, choisie au hasard, une nouvelle en provenance de l’Irak:

Al-Qaida revendique la récente série d’attentats perpétrés à Bagdad qui ont fait 69 morts. Or, sous Saddam, qui disposait de services secrets redoutablement efficaces, Al-Qaida n’osait pas pointer le bout de son nez en Irak, ce qui a été souvent signalé en hiver 2002-2003, à la veille de l’invasion américaine de l’Irak. Certes, le pays connaissait la pauvreté et les tortures mais il les connaît aussi aujourd’hui.

Aucun pays ne maintient sa cohésion avec le seul accord volontaire de ses citoyens. La coercition fait également partie du processus: certains citoyens doivent être contraints par la force à respecter les règles d’un comportement socialement acceptable. Le seul problème est de déterminer le degré de cette coercition.

Serait-ce une affirmation controversée? Imaginez alors Londres ou New York sans leur police locale puissante. Notamment celle qui disperse les manifestants "occupant" les centres financiers. Il y a près de deux cents Etats dans le monde, et la plupart d’entre eux, sans avoir été créés de façon vraiment artificielle, se sont néanmoins constitués dans des conditions historiques bien précises et risquent de s’effondrer à tout moment. C’est vrai pour les Pays-Bas, pour le Royaume-Uni et, en analysant bien l’histoire, pour tous les pays. Et cette conclusion n’est basée que sur des conflits ou frictions interethniques, or il existe également des groupes sociaux. Et que peut-on faire si la classe moyenne abhorre tous les autres groupes et vice versa?

Tout le monde n’aime pas évoquer ce sujet car il fait peur. Et cette peur provient du fait que l’effondrement d’un pays est inévitablement une catastrophe pour ses habitants dans l’immédiat en attendant un avenir plus radieux. Telle est la règle, et le cas de la République tchèque et de la Slovaquie est une exception. La question paraît en effet inextricable: que convient-il faire si une partie de la population veut maintenir l’intégrité territoriale de son pays mais pas l’autre? La réponse à cette question n’a pas été la même à toutes les époques, et la nôtre n’a encore donné aucune réponse, voire trop de réponses contradictoires à la fois.

L’Irak s’est en fait désintégré pour former le pays des Kurdes et des territoires (villages, quartiers) contrôlés par les sunnites et les chiites, ces derniers étant axés sur l’Iran chiite. Et seule une nouvelle dictature militaire, à l’image de celle de Saddam, pourrait restituer la paix et l’unité à la nation.

Toutefois, la question n’est pas vraiment de savoir si Saddam devait être exécuté. Elle est plutôt de savoir si les Etats-Unis devaient envahir l’Irak au printemps 2006 et, dans l’affirmative, ce qu’ils devaient entreprendre par la suite. Le changement du régime (chose facile à faire) a été effectué avec succès, or l’édification d’un nouvel Etat s’est traduite par une catastrophe. Quant à la question de savoir qui et comment devait punir Saddam, c’est un sujet à part entière devenu pertinent après le 13 décembre 2003 lorsque l’ancien président irakien a été arrêté (tiré d’un sous-sol) aux alentours de sa ville natale de Tikrit. Et cette question est plus épineuse encore, car elle porte sur la nature de la justice.

Le pouvoir est-il toujours sacré?

Qui devait juger Saddam? Il était clair que les autorités d’occupation américaines n’avaient pas l’intention de rendre une justice étrangère et que le procès de Saddam était sensé constituer un élément d’édification d’une nouvelle nation. Il est tout aussi évident que la mort du dictateur est toutefois imputable aux Etats-Unis.

Les Iraniens auraient aussi pu juger Saddam. En 1980, un an seulement après son arrivée au pouvoir, Saddam Hussein a attaqué l’Iran. Certes, il a été fortement soutenu dans son entreprise par les Etats-Unis et par certains autres pays. Néanmoins, ce qui compte c’est que c’était une guerre de tranchées ayant fait des centaines de milliers de tués et de blessés (le monde l’a pratiquement oublié). Les Iraniens auraient pu remporter la victoire et prendre Bagdad. Ils auraient alors été confrontés au même problème que les Américains en 2003: comment organiser le procès de Saddam? Par ailleurs, en 1990, ce dernier a envahi le Koweït.

Toutefois, le procès avec la participation de juges locaux s’est avéré assez controversé. Toute révolution ou guerre civile engendre une psychose de masse, voire une série de psychoses dirigées les unes contre les autres. L’élimination du dirigeant renversé en fait partie. Le meilleur exemple est le lynchage le 20 octobre dernier de Mouammar Kadhafi dans le sillage de la guerre civile en Lybie. Ceux qui, après cette histoire, qualifieront toujours les événements en Libye de lutte pour la démocratie seront probablement peu nombreux. Mais un procès, à la différence d’un lynchage, doit être le triomphe de la justice et non pas un acte de vengeance. Or, dans le cas de Saddam cet objectif n’a pas été atteint car il était inaccessible.

Il a été jugé par des Kurdes, qui se vengeaient justement des représailles et de la guerre chimique mené contre leurs compatriotes par Saddam. En tout cas, c’était l’impression des millions d’Irakiens, indépendamment de la véritable appartenance ethnique des juges (il était de toute façon inévitable que les Kurdes soient présents dans la salle du procès). Et si les juges avaient été des Arabes chiites, les sunnites n’auraient pas été plus heureux pour autant. Bref, il semblerait que pendant la longue période suivant le déclenchement de la guerre civile (les Américains ont, en fait, ouvert la boîte de Pandore de la guerre civile en envahissant l’Irak, et c’est là le problème crucial), il soit impossible de juger le dirigeant déchu sur son territoire. Des doutes relatifs à la nature équitable du procès persisteront. Il est plus simple de l’expédier comme Kadhafi: dans son cas, la justice n’a même pas été évoquée.

Il paraît utile d’énoncer là une idée qui paraît claire à tout le monde mais qui est rarement exprimée. Le pouvoir est toujours revêtu d’un aura mystique et il est sacré dans un certains sens. L’entrain polémique des partisans d’un régime libéral en est la meilleure preuve: plus ils s’évertuent de démontrer que le chef de l’Etat n’est qu’un gestionnaire embauché par la société (et que tous ceux qui ne partagent pas cette opinion vivent à l’âge de la pierre), plus on se rend compte que l’âge de la pierre n’est pas finie et qu’elle ne finira probablement jamais.

Dans tous les procès du genre de celui de Saddam, on ressent inévitablement le désir des gens de "terrasser le dragon", mais le dragon en la personne d’un dictateur précis. Tout tribunal désacralise nécessairement le détenteur du pouvoir mais parallèlement, la psychologie de la foule le remplace progressivement par un autre, que ce soit le vainqueur de son prédécesseur ou n’importe quelle autre personne. Telle est la nature de l’homme.

Est-ce que cela signifie qu’un tribunal international devait être la seule instance habilitée à se prononcer en la matière? La réponse ne paraît pas évidente, car il n'est pas bon non plus que "notre leader soit jugé par des étrangers." Aussi le droit international progresse-t-il dans ce secteur selon la méthode des essais et des erreurs.

Doit-on en conclure qu’une personne telle que Saddam Hussein devrait mourir de sa belle mort? Ou s’agit-il seulement du fait que la peine capitale n’a vraiment rien à voir avec la justice?
http://fr.rian.ru/discussion/20111229/192910650.html
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